NATURA 2000 entre dans sa phase de réalisation…

Rédaction et validation du document d'objectifs :

Le document d'objectifs (« docob ») NATURA 2000 du site Gâvres-Quiberon, qui regroupe notamment le diagnostic du site, les objectifs de gestion ainsi que les actions permettant d'atteindre ces objectifs, est achevé.
Il a été rédigé de janvier 2002 à novembre 2004 par le biais de réunions de concertation : 51 groupes de travail définis par type de milieux, 14 réunions thématiques (agriculture, ostréiculture…), 2 comités de pilotage ainsi que de multiples entretiens avec les acteurs concernés.
Le réseau NATURA 2000
Le réseau NATURA 2000 comprendra l'ensemble des sites désignés au titre des deux directives européennes en matière de préservation de la nature : la directive Oiseaux de 1979 pour la préservation des oiseaux au travers de Zones de Protection Spéciale (ZPS) et la Directive Habitats de 1992 pour la préservation des habitats naturels, de la flore et de la faune au travers des Zones Spéciales de Conservation (ZSC).
Le document d'objectifs
Le document d'objectifs est le document qui déterminera de façon pratique des modalités de gestion du site sous forme d'actions contractuelles.
Il doit concilier la conservation durable des habitats naturels et des espèces d'intérêt communautaire avec les activités économiques, de loisirs et sociales.
Le « docob » a été présenté le 23 novembre 2004 en comité de pilotage (réunissant acteurs et usagers du site) et partiellement validé (tout ce qui concerne la « Baie de Plouharnel » n'a pas été validé).
Pour la partie approuvée, il s'agit désormais de passer à la phase de réalisation concrète des actions Pour ce faire, le SIVU Grand Site Gâvres - Quiberon est devenu structure animatrice du document d'objectifs NATURA 2000, le 3 février 2005, c'est-à-dire chargé de la mise en oeuvre des actions par le biais d'une chargée de mission NATURA 2000, dont le poste est subventionné par la DIREN, non pas par les communes.
Mise en œuvre des actions du document d'objectifs :
La mise en œuvre des actions se fait par des contrats NATURA 2000 (passés entre l'Etat et le propriétaire du terrain) avec un cofinancement Europe / Etat. La démarche est volontaire et non obligatoire. Cette démarche de contractualisation est la démarche « normale » de mise en œuvre des actions du « docob ».
Le Life Nature est un instrument financier européen permettant de mettre en œuvre les actions qui relèvent des deux directives NATURA 2000 (Oiseaux et Habitats) et donc les actions du document d'objectifs Natura 2000.
De manière à obtenir les financements relatifs à ce Life Nature, il faut constituer un dossier.
Les sites Natura 2000 pouvant bénéficier de ce type de financement doivent avoir des atouts écologiques indéniables, ce qui est le cas du site Gâvres-Quiberon. En effet, la concurrence est rude au sein de l'Europe entre tous les sites Natura 2000 et la commission européenne n'accepte que peu de dossier.
Le SIVU Grand Site, en comité syndical, le 8 mars 2005 a validé le montage de ce Life, centré sur la biodiversité (dunes, zones humides…). Par ce bais des financements pour le fonctionnement (gardes côtiers) pourraient notamment être obtenus.
Le dossier Life doit être constitué et déposé pour fin septembre 2005 mais il faudra attendre mi 2006 afin de savoir si la commission européenne accepte le dossier.
En attendant le verdict du Life, les premières réalisations…
Première réalisation : des travaux d'arrachage de plantes.
12 élèves en filière BEPA "Aménagement", option "entretien des espaces naturels et ruraux" du lycée Kerlébost de Saint Thuriau (à côté de Pontivy) accompagnés de leurs 2 enseignants (P. Loison à l'initiative de ce projet et J.P. Legrand) sont intervenus le vendredi 1ier avril afin d'arracher et de couper les espèces invasives (Baccharis, herbes de la pampa) dans les dépressions humides intradunales de Kerminihy sur Erdeven.
Le lycée est intervenu, bénévolement, dans le cadre d‘un projet pédagogique.
Les élèves du lycée avec leurs enseignants
– Alain BONNEC, maire adjoint à l'environnement
– Emmanuelle ELOUARD, chargée d'études NATURA 2000
Les dépressions humides intradunales, le plus souvent d'origine artificielle (carrières de sable), sont colonisées par des plantes dites invasives (Baccharis halimifolia, Herbe de la pampa).
Ces plantes invasives sont aussi appelées pestes végétales. En effet, une fois installées, elles colonisent considérablement le milieu qui perd de sa diversité écologique. Le paysage se banalise également.
Une fiche action du document d'objectifs NATURA 2000 consiste en une lutte contre ces deux espèces. L'intervention du lycée de Kerlebost a permis de mener à bien une partie de cette fiche action sur un territoire donné.
Les différents travaux réalisés ont été cadré par un cahier des charges très précis, l'action menée se devant d'être exemplaire. Le site d'intervention est écologiquement très sensible, différentes précautions ont donc été prises : travaux hors période de nidification de l'avifaune, accès au site d'intervention sur les cheminements existant, exportation et brûlage des déchets verts hors du site
Les travaux réalisés :
Petite zone humide Kerminihy : Coupe, arrachage, fauche des Baccharis
Secteur 1 : au Nord de la dépression humide
La densité de Baccharis est importante : arbustes et nombreuses plantules très denses tapissant le fond de la dépression humide. Les Baccharis sont mêlés à des saules.
Les travaux réalisés sur ce secteur sont les suivants :
- Coupe des plus gros sujets à la tronçonneuse et éclatement de la souche avec une hache
- Coupe des plus gros sujets à la tronçonneuse pas d'intervention sur la souche
Ces deux types d'intervention, très similaires permettront de définir s'il est nécessaire d'attaquer la souche pour éviter les rejets.
Les souches non attaquées seront marquées (bombe fluo).

- Arrachage des plantules en retirant le maximum de système racinaire
- Fauche des plantules au ras du sol
Ces deux types d'intervention d'arrachage/fauche vont permettre de mettre en évidence la technique la plus efficace pour éviter les rejets des plantules.

Sur environ 400 m², au nord de la petite dépression humide de Kerminihy (en contrebas de l'itinéraire cyclable), 4000 jeunes plants de Baccharis ont été arrachés.
Secteur 2 : toute la marge Est de la dépression humide (en contrebas de l'itinéraire cyclable)
- Coupe des plus gros sujets à la tronçonneuse et éclatement de la souche avec une hache
- Arrachage des plantules en retirant le maximum de système racinaire
Travaux réalisés dans la petite dépression humide de Kerminihy :
Grande zone humide Kerminihy : Coupe d'herbes de la pampa et arrachage de Baccharis
Plusieurs pieds d'herbe de la pampa avaient été recensés sur ce secteur : avec ou sans plumeaux

- Coupe des plumeaux et mise en sac immédiate
- Coupe de toutes les feuilles visibles (au ras du sol) avec attaque de la souche et donc du système racinaire à la pioche
- Coupe de toutes les feuilles visibles (au ras du sol) uniquement

Ces deux types d'intervention permettront de définir s'il est nécessaire d'attaquer la souche pour éviter les rejets.
Les pieds de Baccharis ont été arrachés.
Travaux réalisés dans a grande zone humide de Kerminihy :
Les déchets verts ont été exportés en bordure de l'itinéraire cyclable et de la route. Les Services techniques de la commun les ont ramassés, mis en tas sur le parking de Kerminihy et brûlés.
Un suivi photographique va être mené de manière à suivre la repousse ou non de ces espèces et de mesurer l'efficacité des méthodes employées.
Résultats : comparaison de photos avant et après travaux
Deuxième réalisation : une information/sensibilisation auprès des usagers de la dune quant à la présence de deux espèces d'oiseaux : l'Oedicnème criard et le Gravelot à collier interrompu a aussi été réalisée.
Cette sensibilisation s'est faite sous forme de panneaux posés sur les sites de nidification.
Ces panneaux seront temporaires puisque mis en place uniquement lors de la période de nidification de ces deux espèces d'oiseaux (d'avril à juillet).
Il ne s'agit aucunement d'interdire le secteur (qui reste accessible) mais simplement d'informer et de sensibiliser les promeneurs en leur demandant d'adapter leur comportement. Il n'est donc absolument pas prévu de sanctuariser ces secteurs mais simplement de faire prendre conscience au plus grand nombre d'entre nous de la richesse ornithologique de la dune.
Sur Erdeven, ils ont été posés sur Kerminihy, et entre la Roche Sèche et le Poulbé.
Le contenu des panneaux est précisé ci-dessous.
SITE TRES SENSIBLE - NIDIFICATION D'OISEAUX
D'AVRIL A JUILLET
- Des oiseaux nichent à même le sol
- Vous ne les voyez pas mais eux vous voient
- Si vous approchez, ils s'envolent
- Les œufs et les poussins peuvent alors être détruits par les prédateurs
MERCI DE TENIR VOTRE CHIEN EN LAISSE
MERCI DE FAIRE ATTENTION AUX EVENTUELS NIDS : RISQUES D'ECRASEMENT DES OEUFS
MERCI D'EMPRUNTER UN AUTRE SECTEUR
Types de panneaux posés :
Troisième réalisation : un suivi des espèces végétales à très forte valeur patrimoniale va être mis en place prochainement.
Cette action consiste à établir un état initial des stations d'espèces végétales : localisation précise, surface, dynamique, menace. Ce suivi permettra de déterminer la nature et l'envergure des actions nécessaires pour maintenir dans un état de conservation favorable les habitats de ces espèces d'intérêt communautaire.
Le Conservatoire Botanique National de Brest encadre scientifiquement la mise en œuvre de cette action.
Un réseau d'observateurs bénévoles va être créé de manière à récolter les données nécessaires.
Liparis de loesel : espèce d'intérêt communautaire au titre de la directive Habitats (NATURA 2000).
Présente sur Erdeven, un suivi des stations va être réalisé
Spiranthe d'été : espèce d'intérêt communautaire au titre de la directive Habitats (NATURA 2000).
Présente sur Erdeven, un suivi des stations va être réalisé
Santoline maritime : espèce à très forte valeur patrimoniale
Présente sur Erdeven, un suivi des stations va être réalisé
Quatrième réalisation : Mise en place de poubelles « collecte selective » en haut de plage
Cette réalisation correspond à une des actions Natura 2000 de la fiche action C1 « Un ramassage des déchets cohérents à l'échelle du site ».
La commune d'Erdeven a acquis et mis en place pour la saison 2005 des doubles conteneurs « Vacances propres » à la sortie des principaux accès à la plage.
 
 
Ces double conteneurs sont composés :
- d'une poubelle classique (couvercle bleu) dans laquelle sont déposées les déchets alimentaires, les sacs plastiques ainsi que les cartons et papiers gras
- d'une poubelle « collecte sélective » (couvercle et sac jaunes) dans laquelle sont déposées les bouteilles plastiques, cartonnettes et briques alimentaires, conserves et canettes.
Une trappe permet d'y déposer ses déchets, sans avoir à soulever le couvercle.
Photos Emmanuelle Elouard
Photos Emmanuelle Elouard
Photos Emmanuelle Elouard
Photos E.Elouardcollecteurs_plage_1.jpg
 
Les Services techniques de la commune d'Erdeven ramasseront les 2 types de sacs, les sacs « classiques » partiront vers l'usine d'incinération de Plouharnel, les sacs jaunes vers la filière de traitement « collecte sélective ».
4 double conteneurs ont été mis entre Port Lineneu et Kerhillio, 2 à la Roche Sèche et 1 à Kerminihy (cf carte de localisation ci-dessous)
Photos Emmanuelle Elouard
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Cette action devrait pouvoir accroître la valorisation des déchets et renforcer la sensibilisation des plagistes au ramassage de leurs déchets et au dépôt dans des conteneurs appropriés.
 
 
Cinquième réalisation : ouverture d'une zone humide arrière - littorale, le Cosquer
13 élèves du lycée des Saints Anges de Kerlebost (à côté de Pontivy) accompagnés de leurs 2 enseignants (P. Loison et JP Legrand) sont intervenus pour des premiers travaux d'ouverture d'une zone humide arrière – littorale, le Cosquer.
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Les élèves, leurs enseignants, le maire d'Erdeven et l'adjoint à l'environnement
ConstatLa zone humide s'exhausse peu à peu. Cet exhaussement conjugué à de faibles précipitations (le cas sur le secteur depuis au moins 2 ans) et donc des arrivées d'eau moindres, peut conduire à terme à la disparition de la zone humide. Il est donc nécessaire, pour son maintien, de l'entretenir en coupant certains saules notamment, de manière à diminuer l'apport en matière organique. : les zones humides arrières littorales (comme de nombreuses zones humides), surtout lorsqu'elles sont de faible surface, ont tendance à se fermer complètement par un important développement de la strate arborescente. Celui-ci conduit peu à peu à un atterrissement de la zone humide par dépôt de matière organique (feuilles en décomposition) piégée au niveau de l'important système racinaire des arbres qui se développent.
La menace de disparition de la zone humide (et alors de sa reconversion vers une autre utilisation du sol : mise en culture, dépôts de remblais…) et donc d'une perte de diversité écologique, est réelle.
· Objectif de l'intervention
Þ Premiers travaux d'ouverture d'une zone humide arrière littorale, le Cosquer se comblant progressivement du fait de la présence de saules et donc d'un apport de matière organique provoquant un atterrissement de la zone humide.
L'objectif à terme est de ré ouvrir complètement cette zone humide en coupant une grande partie des saules, voire ultérieurement (avec un protocole qui restera à définir) en curant la zone humide. Les travaux à mener s'étaleront sur plusieurs années et comprendront plusieurs « tranches ».
L'enjeu principal est de maintenir la zone humide et de favoriser, si possible, la biodiversité par cette ouverture du milieu.
La démarche comprend deux volets complémentaires, un volet à caractère naturaliste et un volet pédagogique, pris en charge par l'enseignant du lycée Kerlebost, Pierrick Loison.
Les travaux qui vont avoir lieu s'inscrivent comme des travaux expérimentaux, menés dans le cadre d‘un projet éducatif. Ces travaux ont valeur d'exemplarité dans leur déroulement. Ils n'en demeurent pas moins des travaux expérimentaux, sans souci de rentabilité.
Les travaux programmés correspondent à une expérimentation, à petite échelle, qui s'inscrit dans une fiche action Natura 2000 (A4-1 Réhabiliter et maintenir les zones humides intra dunales et autres zones humides arrière littorales – Lutte contre la fermeture par une végétation dense- Erdeven/Cosquer n°3).
Ils ont pour objet de contribuer à capitaliser les retours d'expériences sur des modes de gestion favorisant la conservation de la biodiversité dans les dépressions humides.
Le suivi qui va être mis en place, après cette première intervention est simplement un suivi photographique.En effet, compte tenu des travaux qui vont être menés, ils n'auront pas, à l'échelle de cette première intervention, d'impacts sur la végétation (il n'y a pas pour cette première phase de travaux de relevés d'état initial de la végétation. Celui-ci sera cependant réalisé au printemps).
La mise en place d‘un suivi des travaux, sur le long terme, avec définition de protocoles de suivis pour chaque phase de travaux, permettra d'avoir un recul nécessaire quant aux méthodes utilisées et de définir si elles sont efficaces ou méritent d'être appréhendés différemment.
Ces expérimentations, couplées à ces suivis pour apprécier l‘efficacité des méthodes de gestion dans ces milieux, seront, de toute façon, de nature à conforter le gestionnaire en lui procurant une base d'informations pour d'autres actions de ce type à mener. Elles serviront d'exemples pour la constitution d'un référentiel d'interventions dans les zones humides.
 
 
· Localisation de l'intervention (cf carte ci après) : Zone humide arrière littorale du Cosquer (Erdeven)
 
- Parcelle n° ZT 20
- Surface : 1,2 ha environ
- Zonage NDs au POS
- Propriétaire de la parcelle: commun de villages (Kerminihy, Cosquer, Kerdelam)
- Propriétaires alentours : cf carte ci après
Habitats d'intérêt communautaire NATURA 2000 : zone humide non cartographiée par Ouest Aménagement.
La zone humide fait cependant partie du périmètre Natura 2000 FR 53 00027 « Massif dunaire Gâvres - Quiberon et zones humides
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· Réalisation des travaux
Ils ont eu lieu le vendredi 20 janvier 2006.
La choix de la date a été fait de manière à ce que la réalisation de ces travaux dérange le moins possible l'avifaune (période de forte sensibilité au moment de la nidification qui s'étend de mi avril à septembre).
Il faut également tenir compte de l'aspect accessibilité de la zone humide. Il est nécessaire que les conditions d'intervention soient plutôt bonnes : faible hauteur d'eau notamment.
5 équipes de 2 ou 3 élèves équipés d'une tronçonneuse ont été réparties sur tout le linéaire pour des raisons de sécurité.
 
Chaque équipe devait couper les saules sur un linéaire délimité par les repères positionnés pour la prise de photos et sur une largeur définie. Il s'agissait de conserver tout autour de la zone humide une haie brise-vent. Seuls les saules ou branches retombant vers la zone humide et participant donc à son comblement ont été coupés.
 
Chaque équipe a évacué branches et troncs coupés hors de la zone humide pour les entasser sur les parcelles 17 et 21 et enfin les brûler.
Les cépées d'un diamètre supérieur à 5 cm ont été coupées en rondins de 50 cm et mises en tas (l'agriculteur riverain les récupérera).
 
Des chemins ont dû être débroussaillés sur le talus séparant la zone humide et la parcelle n°17. Le but était de permettre un accès plus facile et plus direct à la zone humide, notamment pour évacuer les branches et troncs vers les aires de brûlage
Au cours de la matinée, deux aires de brûlage ont été réalisées sur la parcelle n°17 (et donc deux chemins ont été débroussaillés sur le talus bordant la zone humide) et une aire de brûlage sur la parcelle n°21.
 
Le chantier s'est poursuivi l'après midi.
Il a fallu réorganiser les équipes pour terminer le chantier, certains linéaires étant moins longs et plus facile à réaliser.
Un troisième feu a été nécessaire sur la parcelle 17 au Nord pour permettre une évacuation plus facile des branches.
2 ou 3 élèves ont pris en charge la surveillance des feux.
Le gros du travail, l'après-midi a été l'évacuation et le brûlage de tout ce qui avait été coupé le matin.
 
 
·Difficultés rencontrées
 
- La présence de l'eau sur toute la zone humide a augmenté la pénibilité de l'évacuation des branchages et n'a pas toujours permis de faire des coupes rases.
- Il n'y a pas eu de problèmes au niveau du matériel (seulement une chaîne de tronçonneuse cassée et un sécateur de force déboîté).
-Le bon esprit du groupe a permis de réaliser un travail satisfaisant. Cependant lors de prochains chantiers les utilisateurs des tronçonneuses devront être prudents sur la quantité de branches à couper en fonction du temps dont ils disposent pour les évacuer. Le temps d'évacuation est souvent sous estimé.-Désouchage par les Services Techniques de la commune d'Erdeven en 2006 des souches de saules présentes au sein de la zone humide : établir un protocole d'intervention
- Il était prévu de conserver quelques cépées à conduire en têtard mais nous avons dû y renoncer car elles étaient localisées trop près de la zone centrale ou mal enracinées et se seraient retrouvées curieusement isolées, nous n'avions pas prévu une largeur de travail aussi importante sur tout le linéaire. De même nous aurions pu conserver au bord de la route une ou 2 tiges mais pour un intérêt paysager nous avons pris la décision de les couper et d'offrir un large point de vue sur la zone humide, il sera toujours possible lors de prochains chantiers de conduire quelques rejets en forme têtard.
 
· Perspectives
- A voir la nécessité ou non de curer cette zone humide (selon un protocole bien précis).Il semble difficilement réalisable de curer l'ensemble de la zone humide. Il peut, par contre, être envisageable de réaliser des mares au fond de la zone humide (hauteurs d'eau différentes…). Si de tels travaux sont réalisés, il faudra sérieusement étudier le devenir des matériaux extraits (pas de stockage en milieux naturels)
-Réalisation d'un état initial de la végétation (au printemps 2006, période optimale pour la reconnaissance des espèces végétales)
-Suivis photographiques
 
 
 
 
 
 
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Sixème réalisation : Travaux de lutte contre le baccharis sur la dépression humide de kerminihy - 2ème passage
Une première intervention avait eu lieu en avril 2005.Le bilan (réalisé en août 2005) de cette première intervention avait montré que la lutte contre le Baccharis ne peut pas s'envisager, par des actions de coupe, sur une seule année.
L'objectif premier de ces travaux était, de toute façon d'essayer par des interventions annuelles de coupe, d'épuiser à termes les souches.
L'intervention de 2006 correspond donc à ce deuxième passage annuel.
Il s'agit donc de poursuivre, dans le cadre de ces travaux, les expérimentations de techniques douces de lutte précédemment menées.
Seuls certaines opérations menées en 2005 ont été reprises cette année.
Il s'agit de concentrer les efforts sur une zone, qui avait été, lors de la première intervention, qualifiée d'expérimentale.
· Localisation de l'intervention
Petite dépression humide de Kerminihy (Erdeven)
Ancienne carrière d'extraction de sable évoluant en dépression humide intradunale
Habitats d'intérêt communautaire NATURA 2000
EUR 15 : 2190 « Dépressions humides intradunales »
EUR 15 : 2130 « dunes côtières fixées à végétation herbacée (dunes grises) »
Zonage NDs au POS, ZNIEFF de type 1
Propriétaire des terrains : Conseil Général du Morbihan, gestion par la commune d'Erdeven
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· Travaux réalisés
 
Opérateurs : 7 élèves volontaires de la classe de seconde BEPA Aménagement « entretien des espaces naturels et ruraux » puisque l'intervention a été réalisée sur un après midi libre (hors temps scolaire) et 1 encadrant.
Pierrick Loison, enseignant au lycée « Kerlebost » de Pontivy
Date de l'intervention : mercredi 22 mars 2006
La date d'intervention était favorable pour diverses raisons :
§Hors période de floraison du Baccharis
§Il est préférable de couper le Baccharis en période de descente de sève (meilleure efficacité de lutte). L'intervention n'a pas eu lieu typiquement en période de descente de sève mais les Baccharis étaient à un stade moins avancé que lors de la précédente intervention qui avait eu lieu le 1er avril 2005.
§A cette période là, il n'y avait pas de confusion possible avec le saule (présence de jeunes pousses rouges). L'action de coupe et d'arrachage n'est donc orientée que vers le Baccharis.
§Pas de dérangement des oiseaux nicheurs
Matériel utilisé : fourches – bêches à dents plates, bêches, sécateurs de force, égoïnes, sacs et chalumeau.
Durée de l'intervention :3 heures
Conditions d'intervention :excellentes du fait des précipitations du matin, arrachage facile des jeunes plants de Baccharis.
Travaux réalisés
-Arrachage des jeunes plants de Baccharis à l'aide d'une fourche – bêche et comptage. Une zone était attribuée à chaque élève ;
-Arrachage de quelques souches ;
-Coupe au ras des repousses de souches situées parmi les saules et donc difficile à arracher mais pas de tronçonnage nécessaire ;
-Sur le carré test (1.5m²) qui avait été fauché lors de l'intervention 2004 (carré expérimental) brûlage des plants à l'aide d'un chalumeau ;
-Les déchets de coupe ont été évacués par les élèves au bord de l'itinéraire cyclable. Ils ont ensuite été ramassés, exportés et brûlés par les agents des services techniques de la commune d'Erdeven.
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Elèves au travail
 
 
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Expérimentation chalumeau : brûlage des plants
 
 
· Résultats et commentaires
-950 plantules ont été arrachés sur l'ensemble du secteur : 4440 jeunes plants avaient été arrachés lors de la première intervention
-4 ou 5 pieds adultes ont été dessouchés
-La fourche bêche à dents plates semble être un outil plus efficace que la bêche pour l'arrachage des plantules. Elle permet de démotter légèrement le pied de Baccharis qui, ensuite, peut plus facilement être arraché.
-Le travail d'arrachage des plantules a été nettement facilité par l'état du sol.
-Sur le carré test, le brûlage a nécessité plus de temps que prévu (15 minutes). Il a fallu passer 3 ou 4 fois le chalumeau sur les plantules. La flamme ne semblait pas atteindre la plantule. Une expérimentation avec un vrai désherbeur thermique pourrait peut être s'avérer plus efficace (même s'il semble que la température de la flamme du chalumeau soit aussi élevée que celle d'un désherbeur thermique).
-Les baccharis situés dans le bosquet de saules resteront difficile à éradiquer car l'accès n'est pas aisé. Les pieds de Baccharis sont entremêlés aux pieds de saules, ce qui complique leur coupe.
La technique d'arrachage, au moins pour les jeunes plants de Baccharis, semble sur la durée pouvoir s'avérer efficace (diminution du nombre de jeunes plants).
Quand aux rejets de souches, il semble difficile de conclure sur un épuisement potentiel des souches par des passages annuels de coupe des rejets.
Une autre technique de lutte contre le Baccharis a été naturellement expérimentée. En effet, après la journée d'intervention, il a pas mal plu sur le secteur qui s‘est alors retrouvé sous l'eau. L'immersion des Baccharis coupés est une technique de lutte, qui ne pouvait, sur le site, être mené faute de gestion possible des niveaux d'eau. Elle a pu l'être grâce à la pluie !
Le désherbage thermique semble difficile à mener et à mettre en œuvre à grande échelle. (sauf peut être avec un désherbeur thermique, après coupe des jeunes plants de saules. Le Baccharis devient très vite très ligneux et donc difficile à attaquer rapidement par le feu).
Pour les pieds de Baccharis entremêlés aux saules : il peut être envisagé, lors d'un prochain passage, de couper au ras une partie des saules pour faciliter l'accès et l'arrachage des souches de Baccharis. En respectant une rotation de 3 ou 4 années, l'impact paysager de la coupe de saules serait limité.
·Perspectives
  • Réalisation d'un bilan d'étape au cours de l'été 2006 (un premier bilan intermédiaire avait été effectué en août 2005) : évaluation de l'efficacité des mesures de gestion.
  • Un nouveau passage en 2007 sera certainement nécessaire afin de couper repousses et rejets (le but de cette expérimentation étant de voir, si après plusieurs années, 5 ans environ, il est possible d'épuiser les souches et de ne plus avoir de stock de graines dans le sol). Les travaux seront réalisés en 2007 avec le même cahier des charges et préconisations pour l'intervention. Le protocole pourrait évoluer en fonction de nouvelles orientations. Un passage fin février, début mars serait intéressant afin de caler au mieux avec la période de descente de sève et d'améliorer donc encore l'efficacité de l'action menée.
  • En 2007, de nouvelles techniques pourront être expérimentées (ce secteur d‘intervention pouvant être qualifié de secteur test à l'échelle du site Gâvres – Quiberon) en lien étroit avec le Conservatoire Botanique National de Brest.

Emmanuelle Elouard